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— Début de la traduction —

58 – (1851) Ubaydullah bien Mouaadh bin an Al-Anbari nous a dit : mon père m’a dit : Assim nous a dit (et c’est Ibn Mohammed bin Zayd), d’après Zayd bin Mohammed, d’après Nafi’a qui a dit :

Abdallah Ibn Omar est venu chez Abdallah bin Mouti’a quand il s’est passé à la Harraa ce qui s’est passé [1] à l’époque de Yazid bin Muawiya.

Il {Abdallah bin Mouti’a} a dit : posez un coussin pour le père d’Abd al-Rahman [2]

Il {Ibn Omar} répondit : je ne suis pas venu pour m’assoir. Je suis venu t’apporter un hadith que j’ai entendu du messager d’Allah. Le message d’Allah disait : « Celui qui cesse d’obéir, rencontrera Allah le jour du jugement dernier sans aucune excuse. Et celui qui meurt alors qu’il n’y a pas une allégeance à son cou [3], il mourra une mort préislamique [4] »

— fin de la traduction —

 

Notes de traduction

[1] : Pour apprécier à sa juste valeur la dissimulation de l’auteur de Sahih Muslim, il faut juste savoir que l’affaire de la Harraa c’est quand les soldats du califat sont tombés sur Médine en l’an 683 puis la Mecque quelques mois plus tard (684) avec ce résultat :

– Des milliers de femmes violées

– Des bébés et des compagnons du prophète tués

– La Kaaba rasée complètement

Vous pouvez trouver les articles précis avec leurs sources en regardant plus bas dans la section des articles connexes. Mais notez bien comme Muslim passe un voile pudique dessus en disant simplement : « quand il s’est passé ce qui s’est passé »

Le même calife avait également ordonné la décapitation du petit fils du prophète des musulmans (Hussein) en l’a 680 et sa tête fut transportée et exposée sur un pique aux populations de nombreuses villes dont Damas.

[2] : Il s’agit d’Ibn Omar. Chez les Arabes on appelait souvent l’homme par le nom de son fils (Ibn Omar avait un fils qui s’appelait Abd al-Rahman).

[3] : l’allégeance aux hommes de pouvoir est toujours décrite dans les mêmes termes qu’un collier de chien : elle se porte autour du cou

[4] : Dans le texte original « une mort de jahiliya ». L’époque de « jahiliya » ou « de l’ignorance » est l’époque d’avant l’islam. L’islam considère que tout ce qui était avant, c’est la jahiliya. Mourir dans la jahiliya, c’est une façon de dire « mourir en dehors de l’islam » et donc aller en enfer.

 

Page(s) :

Sahih Muslim - Ibn Omar - Califat

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Source :

Sahih Muslim

De : Muslim ibn al-Hadjaj

Page 898

 

Analyse :

Ce hadith doit être considéré comme le point ALPHA a partir duquel toute étude de l’islam sunnite doit commencer.

Sans surprise, ce hadith vient d’Ibn Omar. C’est-à-dire « le fils d’Omar » ; Omar était le second calife. Son fils est une source super importante de hadiths dans le sunnisme (Aicha était la fille d’Abu Bakr, le premier calife et elle est aussi une source importante de hadiths sunnites). Avec beaucoup de constance, il défend les hommes de pouvoir (califes) et insiste qu’il faut leur obéir – quoi qu’ils fassent  – sous peine d’enfer éternel.

Il est frappant de voir son audace : utiliser les paroles du prophète pour demander aux musulmans d’obéir à l’homme qui a fait tuer son petit-fils, mis à sac ses villes, tué ses compagnons et fait violer des milliers de femmes à Médine.

Bien entendu, toutes écoles religieuses du monde ont été – à une époque ou une autre – soumises aux dictats des hommes de pouvoir. Rien de nouveau ici. Sauf que le sunnisme est la seule école où ceci a si bien marché que des millions de gens y croient jusqu’à maintenant.

Voici donc l’équation que vous pose Sahih Muslim, une des fondations de l’islam sunnite : vous pouvez croire en Dieu, vous pouvez croire au prophète, vous pouvez croire au Coran, vous pouvez suivre les enseignements de l’islam à la lettre, vous irez en enfer si vous n’avez pas le collier de l’allégeance à un homme de pouvoir à votre cou. Vous devez prêter allégeance à un calife même si c’est un criminel. Ça vous rappelle quelque chose ?

Des milliers de musulmans prêtent allégeance aux terroristes d’ISIS malgré leurs crimes. C’est ce genre de hadiths qui les incitent à le faire. Le sunnisme n’est rien d’autre qu’une allégeance aux hommes de pouvoir. Même si le calife est un sataniste ou Satan en personne, il faut lui obéir nous dit Muslim dans un autre hadith (voir plus bas)

NB : Notez aussi le coté opportuniste de la narration ! Alors que le prophète est mort depuis 51 ans à cette époque, c’est seulement maintenant qu’Ibn Omar sort ce hadith.

 

Télécharger le livre PDF en Arabe pour vérifier vous-même :

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