— début de la traduction —
L’année 105 [1]
[…]
En cette année durant le mois de Chaabane [2] est mort le calife Yazid bin Abd al-Malik bin Marwane. Son grand-père maternel était Yazid ibn Muawiya [3]. Il a vécu trente-quatre ans. Il a été calife quatre ans et un mois. Il était blanc, gros et gaspillait l’argent. Il avait payé 4000 Dirhams à un coiffeur pour une coupe de cheveux.
[…]
Abd al-Rahman bin Zayd bin Aslam a dit : quand il avait été investi au pouvoir, il avait dit : faites comme pour Omar ibn Abd al-Aziz !
Ils lui avaient donc ramené quarante cheikhs qui lui ont témoigné que les califes ne subissent ni jugement, ni châtiment divin. Il s’est donc engagé dans l’injustice, le gaspillage de l’argent, l’alcool, l’écoute des chansons et l’intimité avec les chanteuses.
— fin de la traduction —
Notes de traduction :
[1] : C’est en années lunaires du calendrier de l’Hégire. Cela donne l’année 724 de notre ère. Nous sommes à peu près 92 ans après la mort du prophète des musulmans.
[2] : C’est le 8eme mois de l’année lunaire (c’est le mois précédant le Ramadan)
[3] : C’est son grand père – Yazid – qui avait fait violer les femmes de Médine en 683 (voir article ici). Et c’est son fils al-Walid qui avait violé son frère et qui voulait se saouler sur la Kaaba (voir article ici). Le comportement des califes reste le même de père en fils.
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Source:
Chadharat al-Dhahab, fi Akhbar man Dhahab (les Pépites dans les Nouvelles de ceux qui sont Partis)
Ibn Imaad al-Hanbali (1623 – 1679)
Volume 2, pages 28 et 29
Analyse:
Ce n’est ni la première, ni la dernière source que nous voyons qui affirme que les hommes politiques sunnites sont au-dessus de la justice divine. La première prétention de ce genre se trouve dans le hadith des dix auxquels on a annoncé le paradis (moubacharine bil Janah).
Très tôt, les hommes politiques (califes, sultans, walis… etc.) ont voulu contrôler la conscience des gens par la religion. Au passage, ils se sont octroyés la part du lion en se mettant eux-mêmes au-dessus de la justice divine et en décrétant que Dieu / Allah n’osera pas les juger. Ceci permettait de faire taire le citoyen moyen qui devait accepter la corruption et les injustices. Il n’avait même pas le droit de demander de l’aide à Dieu dans ses prières parce qu’on lui disait que même Dieu est dans le coup et soutient les califes.
A leur décharge, une minorité de musulmans a compris la supercherie et a rejeté les hommes de pouvoir (Rafidi / Rafidisme). On les appelle les chiites et ils ne citent jamais un nom de calife sans rajouter leur signature : « qu’Allah le maudisse ». Ce rejet leur a valu massacres et persécutions mais aussi la haine de ceux qui se sont soumis au pouvoir (sunnites). Cette guerre continue jusqu’à maintenant. Beaucoup de sunnites dressés dans le culte du califat depuis leur enfance sont prêts à imiter leurs modèles et tuer des Rafidis à mains nus s’ils en trouvaient.
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