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Il est dit ceci : « Ibrahim Ibn Moussa nous a appris, d’après Issa, selon Hicham, d’après son père, d’après Aicha elle a dit : le prophète a été ensorcelé.

Et Al Laith a écrit à Hicham qu’il a entendu et appris de son père qu’Aicha avait dit : le prophète a été ensorcelé au point qu’il s’imaginait faire des choses qu’il ne faisait pas. »

 

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Source :

Sahih Boukhari

De : Boukhari

Volume 4 page 122 [chapitre sur le début de la création / description de satan]

 

Problème :

Dans ce hadith authentique dans la doctrine sunnite majoritaire, les musulmans affirment clairement que leur prophète s’imaginait faire des choses qui n’avaient jamais eu lieu. Un peu plus loin dans Sahih Boukhari, dans une chaine de narration d’après Hicham, d’après son père, d’après Aicha, il est dit que « le prophète était ensorcelé au point d’imaginer des relations sexuelles qui n’avaient pas eu lieu » (cliquez sur  l’image ci-dessous pour le Hadith en Arabe et Anglais).

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Avec ces hadiths, c’est tout l’islam qui est remis en cause : son propre fondateur, celui qui recevait une révélation divine, s’imaginait des choses qui n’ont jamais eu lieu. De là à dire qu’il a imaginé tout le reste, il n’y a qu’un pas. Quelques groupes musulmans, non sunnites essentiellement, on attaqué le bienfondé, la véracité ou même l’intention de ce récit. Les chiites, par exemple, le considèrent comme une calomnie. Les Moutazilites ne croient pas en ce récit non plus. Par contre, l’école sunnite (85% des musulmans) considère les récits de Boukhari presque aussi importants que le Coran et affirme que le prophète s’imaginait des choses qui n’ont jamais eu lieu.

 

Analyse :

Ce hadith montre le dilemme de l’islam :

1 –  Soit il doit accepter que son prophète est sous influence satanique qui altère son jugement, sa mémoire et lui fait imaginer des choses.

2 –  Sauver son prophète mais affirmer dans ce cas qu’Aicha ment sur le sujet

Or, Aicha est la fille du premier calife (Abu Bakr). Les sunnites ont une fidélité absolue envers les hommes politiques et autres hommes d’Etat. Comme il n’y a pas de séparation Etat / Religion en islam, le dirigeant politique est de facto un imam religieux. Le calife n’est rien d’autre qu’une fonction à deux casquettes : dirigeant politique et imam en même temps. Cette position leur a permis d’écrire progressivement des textes à leur gloire et se mettre, eux et leurs familles, au-dessus de tout (beaucoup sont officiellement au-dessus de la justice divine “moubacharoune bil janah”).

Le verset coranique 25:8 vient encore compliquer les choses : « Les injustes disent : Vous ne suivez qu’un homme ensorcelé ».

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Donc : est-ce que Aicha est injuste selon le texte coranique ? La réponse chiite est oui, la réponse sunnite est non.  La raison profonde pour laquelle les sunnites la défendent est que par elle arrive l’islam des cours des califes. Si ses narrations ou ses intentions sont discréditées, c’est tout ce pan d’islam politique qui s’écroule. L’islam sunnite sans politique et sans culte des hommes de pouvoir n’est rien. Donc le choix est vite fait : le hadith est authentique et le prophète des musulmans était atteint d’hallucinations. A partir de ce moment, tout devient sujet à caution y compris les versets du Coran qu’il a pu imaginer.

 

Télécharger le livre PDF en Arabe pour vérifier vous-même :

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